Reconnaissance et aides financières pendant le sevrage : des pistes à explorer
Le sevrage de la cortisone est une période lourdement invalidante qui rend la vie professionnelle (en plus du quotidien) impossible ou alors dans des conditions de souffrances physiques très difficiles à vivre (sans parler de la dimension psychologique). Obtenir une reconnaissance de travailleur handicapé quand on est salarié, voire un soutien financier, que l’on soit salarié ou indépendant, peut aider à rendre cette période moins difficile et précaire. Certaines aides existent aussi pour les traitements non remboursés et le suivi psychologique. Nous allons faire un tour d’horizon de ces dispositifs peu connus.
Cet article a plusieurs objectifs : vous informer des démarches possibles pour obtenir une reconnaissance et/ou différentes formes de soutiens financiers, et vous faciliter la tâche pour vous lancer dans ce processus chronophage qui peut être stressant, et dont nous sommes peu nombreux à avoir connaissance.
Nous ne pouvons hélas garantir que vous obtiendrez une reconnaissance ou des aides ; chaque département gérant de manière autonome les demandes et les budgets alloués, et nos situations étant différentes les unes des autres. Mais nous espérons vivement que cet article vous aidera à vous lancer dans ces démarches importantes pour rendre le processus de votre guérison le moins difficile possible, qui contribue aussi à la reconnaissance de notre maladie.
Ce sujet est technique ; cet article tente de le rendre le plus clair et accessible possible.
Je suis une warrior, je m’appelle Emilie. Personnellement, je me suis lancée dans ces démarches 2 ans après le début de mon sevrage, parce qu’une amie connaissait ces dispositifs et m’en a parlé. Je n’aurai jamais pensé pouvoir en bénéficier, ni même que ma médecin généraliste complèterait le certificat médical nécessaire pour la constitution de mon dossier (car je n’ai aucun suivi médical pour mon RSS). Pourtant, j’ai pu envoyer un dossier complet (confirmé depuis par la Maison de l’Autonomie du département -MDA- où je vis), et bien que stressant et chronophage, ce processus m’a énormément apporté psychologiquement. Le fait d’être écoutée avec considération par l’assistante sociale de la MDA et par ma médecin m’ont fait énormément de bien. Maintenant, j’attends la réponse pour mes demandes de RQTH et AAH, je vous tiendrai informé. En attendant, voici les informations clefs et quelques conseils pour vous aider à lancer ces démarches.
Vont être abordés les points suivants :
- Premier réflexe : un simple appel pour lancer le processus !
- La RQTH et l’AAH : définition et conseils pour constituer un dossier
- Soutien financier pour les traitements non remboursés : le volet Action Sociale de la CPAM
- Soutien financier pour l’aide psychologique : demande à votre mutuelle, et nouveau dispositif de la CPAM
1. Premier réflexe : un simple appel pour lancer le processus
Je n’y aurais pas pensé si mon amie ne m’avait pas dit de faire ainsi ; je serais allée sur le site pour télécharger le dossier en ligne. En appelant, j’ai pu exposer ma situation à une personne attentive qui m’a fait parvenir par courrier le dossier avec les parties me concernant annotées, ainsi que les coordonnées (téléphone + email) d’une assistante sociale. J’ai donc pu, grâce à cet appel, être guidée pour remplir le dossier, et contacter l’assistante sociale pour m’assurer que mon dossier était rempli correctement. Je vous partage ses conseils dans la deuxième partie de cet article. Cette étape fut importante ; je me suis sentie écoutée et ma situation considérée. Ça m’a donné de l’énergie pour la suite.
Qui appeler ?
La MDPH – Maison Départementale des Personnes Handicapées – de votre département de résidence. C’est elle qui accompagne les personnes en situation de handicap et leurs aidants. Dans certains départements, on les appelle MDA – Maison de l’Autonomie -.
Pour trouver les coordonnées de la vôtre, voici l’annuaire :
https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/annuaire
Vous pouvez aussi contacter votre Conseil Départemental qui vous fournira les coordonnées de la structure adéquate.
2. La RQTH et l’AAH : définition et conseils pour constituer un dossier Qu’est-ce que c’est ?
La RQTH – Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé
Elle peut être demandée par toute personne dont les possibilités d’obtenir ou de conserver un emploi sont réduites du fait de la dégradation d’au moins une fonction physique, sensorielle, mentale ou psychique, à condition d’avoir plus de 16 ans et de ne plus être étudiant. Elle est attribuée par une commission pour une durée de 1 à 10 ans, ou sans limite de durée.
A noter que cette reconnaissance donne accès à des mesures pour favoriser l’insertion professionnelle ou le maintien à l’emploi, mais ne fait pas bénéficier d’aides financières.
Pour en savoir plus :
L’AAH – Allocation Adulte Handicapé
L’allocation aux adultes handicapés garantit un revenu minimum pour les personnes handicapées dont le taux d’incapacité est au minimum de 80%*. Elle est attribuée par une commission à partir du dossier que vous constituez.
Celle-ci est versée soit par la CAF, soit par la MSA en fonction de votre statut, pour une durée de 1 à 10 ans, ou à vie, selon votre situation et son évaluation par la commission.
Son montant est de 903€ mais je vous invite à vous renseigner car il est sujet à revalorisation.
Les autres conditions pour en être bénéficiaire sont : la résidence (qui doit être sur le territoire français), avoir plus de 20 ans, et nos ressources.
* Si votre taux d’incapacité est entre 50 et 80% et qu’une restriction d’accès à l’emploi est reconnue, l’AAH peut vous être accordée.
Pour en savoir plus :
https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/aides/lallocation-aux-adultes-handicapes-aah
Un seul dossier à constituer pour ces deux demandes (RQTH et AAH)
Le dossier de demande est constitué de :
- un formulaire à compléter (qui peut se télécharger ici : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R19993)
- un certificat médical rempli et signé par son médecin (il s’agit d’un formulaire à faire remplir par votre médecin que vous trouverez dans le lien ci-dessus en déroulant la ligne “formulaires annexes obligatoires”)
- un justificatif de domicile de moins de 3 mois
- une photocopie recto/verso de votre carte d’identité
Quelques conseils pour remplir le formulaire
Le formulaire est composé de cinq parties, dont une concernant votre “vie quotidienne”. C’est dans cet espace que vous allez pouvoir détailler comment votre RSS vous handicape et quels sont vos besoins et vos attentes.
N’hésitez pas à être précis car c’est aussi sur cette base que votre situation va être évaluée par la commission. A ce stade, il n’est pas autorisé de joindre des photos. Mais vous pouvez y ajouter d’autres documents utiles comme un bilan médico-social, un compte-rendu d’hospitalisation ou autre.
Pour plus d’informations :
Important !
- Nous vous conseillons de le faire au plus tôt car les délais de réponse sont longs : environ 4 mois selon les départements.
- Pensez à garder une copie de votre dossier complété et du certificat médical.
- N’hésitez pas à contacter l’assistante sociale pour finaliser votre dossier et éviter tout retard dû à un oubli ou une erreur.
Vous pouvez transmettre une copie de votre dossier à votre médecin.
3. Soutien financier pour les traitements non remboursés : le volet Action Sociale de la CPAM
Si vous avez des frais de pharmacie non remboursables pour votre RSS, vous pouvez solliciter le volet “action sociale” de la CPAM pour faire une demande exceptionnelle de remboursement, qui sera évaluée selon vos ressources.
Toutes les informations utiles sont disponibles ici, après avoir renseigné votre code postal :
Conseil
Parlez-en avec l’assistante sociale avec qui vous avez été mis en contact pour votre dossier de demande de RQTH et d’AAH. Elle pourra peut-être vous transmettre directement le formulaire, ce qui peut être un gain de temps et d’énergie non négligeable !
4. Soutien financier pour l’aide psychologique : demande à votre mutuelle, nouveau dispositif de la CPAM
Le RSS a une forte atteinte sur notre santé mentale, notre sommeil et notre estime de nous-même. Un suivi psychologique peut aider à traverser cette période.
Pensez à demander à votre mutuelle ; certaines remboursent en partie les soins psychologiques.
Aussi, depuis le mois d’avril 2022, la CPAM propose un forfait pouvant rembourser jusqu’à 7 séances pour un montant de 30€ par séance.
Pour en savoir plus :
Ecrit par : Emilie
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